Nous travaillons pour avoir des moyens d’auto-défense qui se rapprochent au plus près de la réalité, mais là est le plus dur. Connaître des techniques est une chose, les appliquer à bon escient et au bon moment en est une autre. Avec le côté juridique, la légitime défense, le quoi faire à quel moment, la peur, l’adrénaline… nous nous trouvons face à des situations qui sont assez compliquées à gérer.
Je ne pense pas qu’il faille être un super commando pour savoir se défendre et heureusement, mais prendre conscience que tout n’est pas possible tout le temps est important et réaliste. Prenez par exemple une femme de 57 kg, 1m60 face à un agresseur masculin de 110 kg, 1m90 vous ne pouvez pas vous permettre d’apprendre à cette femme des techniques du type « frappe dans les parties ou met un coup de poing dans la gorge… » elle peut toujours essayer, mais si elle le rate…
La réalité est plus violente que le travail en salle. Lors d’une agression dans un bureau de tabac par exemple, les agresseurs sont cagoulés, crient, frappent sans hésiter et si nous opposons une résistance nous déclencherons sans aucun doute des dégâts, qui d’un côté ou de l’autre nous poursuivront toute notre vie. Leur objectif est dessiné à l’avance, récupérer l’argent de la caisse. Personnellement, l’auto-défense à ce moment-là, n’est surtout pas de réaliser une technique apprise il y a 6 mois qui pourrait être fatale, mais serait de ne pas prendre un coup de couteau ou une balle. Les techniques sont faites pour être exécutées en dernier recours, lorsque notre intégrité physique peut être atteinte mais pas pour du matériel.
Voici ma façon de penser, nous essayons d’améliorer et d’affiner des techniques, savoir les partager pour le bien-être de toutes et tous et ne pas rester sur nos disciplines en pensant que c’est la meilleur.
MARINI David